Polype

- "Mon point de vue personnel à l'égard des questions d'esthétique a toujours été basé sur la crainte devant le mystère du cosmos.

La sensation dominante a été une sorte d'émerveillement extatique devant les étendues insondables de l'espace obscur et les joyaux scintillants des nébuleuses, du soleil et des planètes.
Parmi ce drame kaléidoscopique immortel et sans limite du temps et de l'espace infini, tout ce qui est terrestre et humain paraît se rétrécir jusqu'à devenir insignifiant.
Il y a à mes yeux une sorte d'affreuse ironie dans la simple affirmation du point de vue humain.
Dans l'exaltation, la célébration, ou même l'observation détaillée des méprisables processus organiques, du poux dégoûtant appelé homme.

Je ne pourrai jamais prendre l'humanité au sérieux même si je le voulais.
Et cela me fait plutôt mal au cœur de voir la vision d'un poète attachée aux sensations et aux affaires vulgaires de cette espèce d'insecte rampant.
J'aime considérer l'univers comme une intelligence cosmique, isolée en dehors du temps et de l'espace.
Sympathiser non seulement avec l'homme, mais avec les forces opposées à l'homme, ou avec des forces qui n'ont rien à voir avec l'homme et qui ne se rendent même pas compte qu'il existe.

L'homme est comme le polype du corail, destiné à construire de vastes édifices, magnifiques, minéraux, pour que la lune se place à les éclairer après sa mort.
Je ne peux m'empêcher de rire devant la prétention des êtres humains à se croire d'une importance suprême, lorsqu'à travers des gouffres illimités de lumière insolite et d'obscurité hantée soufflent les vents de l'éther dont les habitants, monstres et génies ailés, ne connaissent pas le nom de l'homme."

H.P.L

J'aime beaucoup les nouvelles et le mythe littéraire construit par Lovecraft, mais son nihilisme anti-humaniste me fait juste hausser les épaules. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Un peu pareil
C'est un des premiers "incels"...

Les contrées du rêve sont particulièrement formidables en tout cas.

"Démons et merveilles" (qui n'existe pas dans le monde anglophone et n'est qu'une compilation française de plusieurs textes mettant en scène Randolph Carter) a été une lecture de jeunesse assez marquante, plus que le reste des écrits du maître.

grvf a écrit:Un peu pareil
C'est un des premiers "incels"...

Les contrées du rêve sont particulièrement formidables en tout cas.

Le terme "incel" est un peu mal choisi pour le coup, puisqu'il a vécu en couple, marié et très amoureux 

Disons qu'il n'a pas trouvé sa place et que pour cela, il en puni tout les autres.

Oui, il n'est pas passé très très loin du bonheur (ou d'une quantité raisonnable de bonheur, disons) et d'une vie "normale".

Disons qu'il n'a pas trouvé sa place et que pour cela, il en puni tout les autres.

Le malheur privé peut faire tomber dans d'invraisemblables abysses métaphysiques ou philosophiques, c'est vrai.